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La filière pomme de terre craint pour ses stocks d’industrie

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La fermeture des lieux de consommation hors domicile en Europe a un impact fort sur la transformation et les stocks de pommes de terre industrielles.

Bien compréhensible dans le contexte de lutte contre le Covid-19, dont les professionnels du secteur partagent pleinement les objectifs et approuvent les mesures, la fermeture des restaurants a une conséquence majeure sur l’équilibre économique des filières pommes de terre. La production de pommes de terre industrielles représente près de 3 millions de tonnes en France, dont plus d’1,5 million à destination d’industriels européens. La situation actuelle, le confinement et la fermeture des restaurants ainsi que la baisse du fret vers l’Asie a un impact négatif fort sur la transformation de pommes de terre en produits surgelés, en France et en Europe. On estime aujourd’hui à 500 000 tonnes les pommes de terre françaises aujourd’hui en stock qui pourraient ne pas être transformées avant la fin de la campagne (source UNPT). La hausse de la consommation de produits transformés et de pommes de terre fraîches en magasins ne permettra pas d’absorber des volumes suffisants. Les féculeries, qui travaillent plus d’un million de tonnes de pommes de terre spécifiques sous contrat, sont aujourd’hui fermées, en cours de nettoyage et de maintenance inter campagne. En concertation, la filière des pommes de terre à destination des industries de transformation et celle des pommes de terre vendues à l’état frais étudient toutes les alternatives en termes de débouchés sans déstabiliser des équilibres déjà fragiles : alimentation animale, méthanisation, transformation en alcool, stockage public qui pourraient permettre de diminuer les stocks de pommes de terre. Si aucune solution n’est rapidement trouvée, la filière s’attend à une situation très critique en termes économique, sanitaire et environnemental, et ceci à très court terme. La situation exceptionnelle et le report potentiel de certains volumes transformés en juillet et août oblige chacun à prendre ses responsabilités sur les plantations à venir.

La filière est en liaison permanente avec le Ministère de l’Agriculture pour trouver des solutions à cette situation de crise.

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